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L’art sans étiquette serait une catastrophe pour l’histoire de l’art. Mais tous les  « –ismes » ne nous rapprocherons jamais du moment originaire : le jaillissement du trait tracé par la main. Alors quoi ? Coupez les étiquettes et laissez abondamment couler les lignes. Les chahuter, les éparpiller en surface, les géométriser en profondeur. Ces dessins sur étiquettes de vin font bon ménage avec le hasard. Il se pose là inopinément (en serait-il possible autrement) et les enrichis d’enchevêtrements inattendus. Les images se donnent par esquisses successives et dessinent des sauts de puce conceptuels. Elles tracent le processus d’une pensée analogique, pensée de l’image, irrationnelle. C’est la respiration de l’imaginaire. Proposition, recouvrement, annulation. Par strates successives formes et contre-formes se bousculent. Ensuite c’est la polarité synthétique qui opère : Mais quel ordre saura apparaître à partir de ce chaos ? Puis surtout, la Beauté sourira-t-elle encore ?

Texte écrit à l'occasion de l'exposition "Collective Deuxième", Galerie KO21, Paris, 2014

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